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28 octobre 2008 2 28 /10 /octobre /2008 07:00
La suite de Tintin au Pays des Bulles sort enfin !


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23 octobre 2008 4 23 /10 /octobre /2008 07:00
Laissez passer le café si ça lui fait plaisir
Les animaux ont des ennuis, Jacques Prévert


Quand arrêtera-t-on cette ineptie de coter les émissions de carbone en Bourse ?

Alors qu'il est implicitement reconnu aujourd'hui que le cours des actions comme celui des matières premières n'est plus représentatif de sa valeur dans l'économie réelle, pourquoi un marché financier totalement artificiel parviendrait-il à fixer le juste prix d'une tonne de carbone ?

Même nos voisins d'Outre-Atlantique, naguère encore réputés si libéraux, viennent de voter en toute discrétion une loi, intitulée Emergency Economic Stabilization 2008 (stabilisation économique d'urgence 2008), qui offre 20 dollars de crédit d'impôt aux entreprises pour chaque tonne de carbone stockée. Voilà qui fournit un business case clair à l'industriel qui se demande s'il doit, oui ou non, séquestrer le carbone qu'il émet.

Pendant ce temps, en Europe, nous laissons faire un marché de crédits d'émissions où la tonne vaut certes un peu plus chère aujourd'hui (20 € à l'heure où nous écrivons ces lignes, soit environ $30), mais peut parfaitement ne plus rien valoir du tout l'année prochaine. L'industriel européen, pragmatique comme ses confrères américains, n'a guère envie de se lancer dans des investissements dont le retour ne soit pas garanti : il préférera donc attendre et voir. Au pire, il utilisera un produit dérivé pour se couvrir d'une hausse spéculative toujours possible.

Le marché aboutit donc au contraire de ce pour quoi il était conçu : encourager l'inaction. Le laisser faire encourage le laisser aller. Les seuls que le marché du carbone intéresse, ce sont les fonds d'investissements : mais ils pourraient tout aussi bien jouer leurs liquidités à la roulette, ils n'ont que faire du produit sous-jacent. Le problème est qu'aujourd'hui, les marchés à terme sont devenus si importants qu'ils déterminent le prix dudit sous-jacent au lieu de s'aligner sur le cours de la marchandise physique. Que l'on ferme BlueNext et qu'on ouvre à la place des casinos en ligne pour hedge funds !

Remarquons au passage que cette loi d'urgence, qui ressemble aux bribes d'un plan de relance économique, assure également quelques crédits d'impôts à l'industrie naissante du charbon liquéfié : 250 millions de dollars de crédits pour ceux qui construiront des usines, plus 50 cents par gallon de charbon liquéfié produit. Voilà une façon commode de protéger ce secteur de la chute du cours du baril, soumis aux caprices du marché.

Pendant ce temps, la philosophie de gouvernance européenne est devenue totalement schizophrène. Sur certains sujets, l'unanimité de vingt-sept nations est exigée ; sur d'autres, ces mêmes vingt-sept s'en remettent à l'arbitrage de quelques dizaines, voire centaines, d'individus - pas forcément européens - dont la seule motivation est l'enrichissement personnel

Sur cet exemple qui mêle le meilleur (le stockage du carbone) et le pire (le charbon liquéfié), les Etats-Unis font en toute discrétion leur Grenelle à eux.

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19 octobre 2008 7 19 /10 /octobre /2008 20:00
C'est le cartoon de l'édition du week-end de l'International Herald Tribune (IHT), introduisant l'article de Paul Krugman, le tout nouveau Nobel d'économie. Celui-ci appelle à une relance keynésienne, par les travaux publics : il estime que c'est au gouvernement US, et non à la Fed, de trouver la solution à la récession.
Now is not the time to worry about the deficit - ce n'est vraiment pas le moment de se soucier du déficit.
C'est sa conclusion et recommandation au prochain Président, en sachant que ce conseil sera plus facilement suivi par Obama que par McCain. Ca tombe bien : Obama semble quasiment assuré de gagner.

En page précédente, Warren Buffett - après le sage d'Obama, que nous dit le sage d'Omaha ? - explique sa seratégie d'investissement massif dans les actions états-uniennes : c'est pour lui le seul placement qui saura résister à l'inflation galopante qui s'annonce. La meilleure façon de ne pas s'inquiéter du déficit, c'est bien de se protéger de ses conséquences inflationnistes.

Tous deux considèrent implicitement que la bulle des matières premières ne se regonflera pas. Prédiction ou prophétie qui se veut autoréalisatrice ?

A noter sinon l'intéressant article de Roger Lowenstein (ce qui ne va pas avec le prix du pétrole), qui propose d'instaurer une taxe qui empêcherait le baril de descendre sous les $70 : ainsi, les industriels continueraient à trouver de l'intérêt pour développer des solutions alternatives et les bénéfices d'un baril cher n'iraient pas seulement dans les poches des pays producteurs.

Ce numéro de l'IHT serait-il le galop d'essai du futur plan de relance du futur Président démocrate des Etats-Unis ?
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17 octobre 2008 5 17 /10 /octobre /2008 20:38



ECUREUIL
CUREUIL
KUREUIL
KURUEIL
KURUIEL
KERUIEL
KERVIEL

CQFD - ou plutôt, le compte est bon !
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2 octobre 2008 4 02 /10 /octobre /2008 09:00
Cela fait presque longtemps que nous n'avons pas parlé de cette fameuse bulle spéculative sur les matières premières en général et sur le pétrole en particulier.

Avec un baril qui a perdu un tiers de sa valeur depuis l'été et la crise bancaire qui fait rage en ce moment, on aurait tendance à penser que le soufflé est retombé. Que nenni.

Les liquidités gigantesques créées par le bon docteur Greenspan dans les années 2000 ne se sont pas toutes réfugiées sur le marché immobilier : une bonne partie d'entre elles, notamment à partir de 2003, ont préféré aller investir les marchés de matières premières. Il s'est donc formé deux bulles.

La première a éclaté aux Etats-Unis il y a en fait trois ans, en 2005, comme le montre le graphique ci-contre. De 2005 à 2007, les petits génies de la haute finance new-yorkaise ont converti l'air qui s'échappait de la baudruche crevée en de multiples outres à vent virtuelles (crédits subprime titrisés, véhicules à usage spécial et tutti quanti) supposés être aussi solides et rémunératrices que la défunte bulle immobilière.

Comme dans le conte d'Andersen, on a fini par s'apercevoir que l'empereur était nu, et la crise actuelle correspond au dur retour à la réalité de ceux qui avaient acheté les vêtements faits de cette étoffe que "seuls les gens intelligents peuvent voir".

Et les matières premières ? Elles ont un peu souffert, car ceux qui jouent sur la première bulle joue aussi sur la deuxième, et on assisté ces derniers temps à une destruction de la demande en produits dérivés. Mais la bulle n'a pas encore éclaté. Elle semble même chercher un nouveau souffle. Que le Plan Paulson redonne immédiatement vigueur au cours du baril laisse supposer que l'argent du contribuable états-unien ira vite se réfugier dans des contrats à terme, plutôt que de rétablir une situation de crédit normale pour l'économie réelle.

Or, si on veut réellement purger l'économie mondiale de ses excès de liquidité, il va falloir aussi crever cette bulle d'un coup sec. Pas par une fermeture temporaire des marchés à terme : chasser les marchands du Temple a un certain effet médiatique, mais ils finissent toujours par revenir. Et de plus, il faut un peu de spéculateurs pour qu'un marché à terme fonctionne. Il est donc plus probable qu'on limite l'accès  des "opérateurs non commerciaux" aux marchés : c'est la solution prônée par les Démocrates, et l'accession d'un Obama à la Présidence précipiterait sans doute les choses.

Le pétrole à $30 n'est peut-être pas si utopique que cela. Gare au Commodity Countershock !



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15 septembre 2008 1 15 /09 /septembre /2008 09:50

$99


Le baril a touché lourdement le seuil des $100 cette nuit, alors que Merrill Lynch s'est fait racheter par Bank of America et que le Trésor états-unien a décidé de ne pas sauver la banque d'affaires Lehman Brothers.

Pour cette dernière, nous avions déjà évoqué la possibilité d'une telle avanie en mars dernier.

C'est à se demander si le prix du pétrole baisse à cause de la destruction de la demande... ou à cause de la destruction des spéculateurs ?
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29 août 2008 5 29 /08 /août /2008 18:00
La fin de la prospérité du Royaume-Uni a sonné, ce qui laisse planer de nouvelles menaces de dévaluation sur la livre sterling, comme nous l'avions déjà évoqué.

Après un trimestre de pause, nous estimons que l'heure de la glissade a reprise et qu'il n'est pas impossible que l'équation magique "1 £ = 1 €" se révèle finalement exacte en juin prochain !

La monnaie britannique est aujourd'hui proche de son record historique, à 1,2422 €
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26 juillet 2008 6 26 /07 /juillet /2008 00:00
Nous avons déjà fait la publicité des marchés prédictifs qu'a mis en ligne Science & Vie avec l'aide de la société NewsFutures.

Focalisons-nous un peu sur l'un de ces paris - puisque c'est bien de cela dont il s'agit - celui qui concerne la taille de la banquise. La copie d'écran ci-contre explique le fonctionnement de cette "future" particulière.

Ce que nous trouvons intéressant, c'est que le jour de la "clôture du contrat", sa valeur aura seulement deux valeurs possibles : zéro ou un euro. Or, à l'heure où nous écrivons ces lignes, on voit que le cours du contrat est une valeur intermédiaire non entière (0,56 €). NewsFutures traduit cela comme le fait qu'il y a "56% de chances" que la valeur à clôture vaille un euro.

Mais ce que cela signifie plus trivialement, c'est qu'aujourd'hui il y a à peu près autant de joueurs - ne les appelons pas spéculateurs, puisque ce n'est pas politiquement correct - qui pensent que le cours final sera de un euro que de joueurs qui pensent le contraire. Autrement dit, le prix de cette future n'est pas un prix d'équilibre offre-demande mais une moyenne des estimations de sa valeur finale.

Dans l'hypothèse où le marché à terme du pétrole fonctionnerait de façon similaire - c'est notre conviction1 mais nous sommes pas encore en mesure de le démontrer par A+B - cela signifie que le cours tant médiatisé du pétrole n'est que la moyenne des avis de l'ensemble des opérateurs sur ce marché, et non le prix auquel l'offre et la demande le fixerait sur un marché physique.

Le "flottement" autour des $130 auquel on a assisté ces derniers jours pourrait donc bien refléter une situation très contrastée où la moitié des investisseurs pensent que le prix va redescendre à $75 et l'autre moitié qu'il va aller jusqu'à $200...

Dans cette situation métastable, plus personne ne gagne beaucoup d'argent puisque, sur les marchés à terme, on fait de bonnes plus-values quand le cours monte ou descend. Les bullish (partisans de la hausse) et les bearish (partisans de la baisse) sont donc en train de se livrer une bataille d'intoxication, se jetant brèves de géopolitique, statistiques officielles sur l'état de la demande et rapports de banques d'affaires à la tête, pour faire basculer les indécis dans leur camp et faire repartir la courbe en oblique.

Pour l'instant, ce sont les baissiers qui semblent gagner à cette version intellectuelle du tir à la corde.

Pour que le marché dérivé de la salade de Champignac fonctionne bien, il faut donc un panel hétérogène d'investisseurs ayant des points de vue radicalement différents sur le prix final du contrat à terme : le consensus est la pire des situations. Que la ménagère champignacienne soit capable ou non d'acheter la salade à ce prix n'est pas très important.
_____________________________________
1 Notre raisonnement repose sur l'hypothèse que le prix du sous-jacent (le pétrole physique) est désormais fixé par le prix de son produit dérivé (les futures), de la même façon que la valeur d'une entreprise cotée est aujourd'hui fixée par les marchés actions et non par ses "fondamentaux" (situation financière, performance opérationnelle, stratégie de développement...).
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22 juillet 2008 2 22 /07 /juillet /2008 13:11

Le krach a déjà eu lieu (Les Echos)

Initialement chiffré par le Fonds Monétaire International à 945 milliards de dollars pour l'ensemble du système financier, le coût de la crise des "subprimes" (crédits hypothécaires à risque) pourrait désormais s'élever à 1600 milliards de dollars, selon la firme d'investissement Bridgewaters Associates .

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6 juin 2008 5 06 /06 /juin /2008 21:52
Impossible ? Malheureusement non.


D'abord, il faut se rappeler qu'il y a le même rapport entre $1000 et le prix actuel du baril (près de $140 à l'heure où nous écrivons ces lignes), qu'entre ledit prix actuel et le prix du baril il y a très exactement... six ans.

Certains vont nous opposer qu'une nouvelle multiplication par 7 du prix du baril ferait que le pétrole représenterait 50% du PIB mondial, ce qui est impossible. Donc le baril à $1000 est impossible.

Ce raisonnement trop simple a bien entendu une faille. Laquelle ? Tout simplement, il suppose que le PIB mondial exprimé en dollars varie lentement, au rythme d'une croissance mondiale représentative de la santé de l'économie réelle.

Or un vieux démon, qu'on croyait terrassé, est en train de montrer à nouveau ses cornes : l'inflation.

La chute du dollar face à l'euro révèle seulement une partie de cet escogriffe économique, car les économies mondiales sont désormais tellement imbriquée que la zone dollar parvient à "exporter" de l'inflation dans les autres zones monétaires : "le dollar est notre monnaie... et votre problème" disait Volcker, le prédécesseur de Greenspan à la Fed. En pratique, les monnaies du monde entier perdent de leur valeur.

Une dépêche croustillante de l'AFP illustre à notre avis la petite intoxication que tente actuellement de nombreux acteurs financiers. Lundi 9 juin, le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a estimé qu'il ne faisait "absolument aucun doute" que le "manque d'offre pétrolière" jouait un rôle dans la flambée des cours du brut.

On est ravi de savoir que la BCE dispose à son tour d'une vision complète et fiable de la situation de l'offre et de la demande en pétrole physique. Mais là où il faut rire, c'est bien à la fin de la dépêche :
M. Trichet était interrogé sur le rôle du dollar dans la flambée pétrolière mais ne s'est pas prononcé sur ce point.
La conséquence première d'une hypothèse d'un retour marqué et furtif de l'inflation est que le PIB mondial croît depuis plusieurs années de façon parfaitement artificielle, principalement sous l'effet des poussées inflationnistes mais aussi des bulles spéculatives sur les actifs (immobilier).

Pour chasser plus facilement le démon de notre vue, on a truqué l'instrument de mesure public, par exemple en en excluant, aux Etats-Unis, deux postes dont la stabilité des prix est fortement contestable :  l'alimentation et l'énergie. En Europe, beaucoup soupçonnent que le passage à l'euro a été une occasion exceptionnelle pour faire passer une bouffée d'inflation de façon quasi-invisible sur les biens de grande consommation. Que le pouvoir d'achat soit revenu au premier plan de l'agenda des politiques alors que l'inflation officielle n'est que de 3,5% - il était trois fois plus fort au début des années 1980 -  témoigne que la mesure ne correspond pas à la réalité. On peut toutefois imaginer que les banques centrales disposent d'instruments de mesure mieux calibrés mais dont la communication publique des valeurs mesurées est interdite.

Par ailleurs, une forte période d'inflation est la seule issue pour que les pays occidentaux puissent substantiellement réduire leur dette dans un délai court.

Et quand on est à la tête d'une somme rondelette, comme les fonds d'investissement anglo-saxons, comment se prémunir de l'effet appauvrissant de ce démon économique ? En investissant dans quelque chose de concret, de fondamental : les matières premières, et surtout le pétrole.

Voilà pourquoi nous pourrions un jour voir le baril passer la barre des 1000 dollars, comme nous le suggérions dans notre dernière vidéo. Peut-être faudra-t-il dix ans, peut-être quinze, peut-être cinq. Peut-être jamais. Mais improbable n'est pas impossible.
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