En ce qui concerne le mois de juillet, il semble que les boursiers étatsuniens aient encore simplifié les critères d'analyse des matières premières en général, et du pétrole en particulier : désormais c'est essentiellement l'état des stocks à Cushing (le lieu où la cotation est réalisée) qui oriente le prix du baril. Or il semble que les quantités stockées, en pourcentage des volumes disponibles, aient battu tous les records, poussant le cours à la baisse d'une façon aussi aveugle que mécanique. On laisse même entendre que si la tendance continue, on va réutiliser de vieux super-tankers comme stockage flottant supplémentaire.<br />
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Or la tendance continue en effet : la presque-dépression de l'économie chinoise, activement combattue par une dévaluation à l'ancienne (ah c'est moins joli que quantitative easing), va aggraver cette descente aux enfers au mois d'août, je vous en fais le pari (comment ça on est déjà au mois d'août ?). Cette tendance laisse de marbre les Saoudiens, qui continuent d'alimenter l'Amérique du Nord sans sourciller, selon une politique affirmée depuis longtemps. Ce comportement va forcément faire beaucoup de mal à l'exploitation des sables bitumineux canadiens, qui à 40 USD seront largement dans le rouge. Cela, plus le désir récent du président Obama de cesser le gaspillage de gaz naturel sur le continent en obligeant les opérateurs à ne plus l'envoyer à la torche quand on ne sait qu'en faire, organise une future gabegie d'hydrocarbures pour le mois de septembre. On s'étonne que les bourses dévissent ? Le temps n'est pas loin où les boursiers étatsuniens iront supplier les Saoudiens de bien vouloir fermer un peu leurs robinets ; après tout, c'est peut-être le seul domaine où il n'y a pas encore eu de scandale financier.