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2 juin 2008 1 02 /06 /juin /2008 17:39
Nous avons assez bassiné nos lecteurs avec nos positions pro-bulle en ce qui concerne les matières premières et le pétrole en particulier.

Mais les bubble-skeptics, les sceptiques de la bulle - à ne pas confondre avec les décontractés du gland -  retrouvent ces derniers jours une certaine vigueur, notamment suite à des accusations officielles.

Voyez ces extraits d'un article des Echos datant de lundi dernier. Celui-ci, d'abord :
Michael Lewis, responsable de la recherche matières premières chez Deutsche Bank, rappelle que le long rallye des ressources naturelles a été aussi fort, voire plus robuste encore, chez des produits non cotés à l'instar du molybdène, du cadmium et du ferrochrome que sur les produits cotés comme le pétrole et le cuivre, où « des afflux de capitaux spéculatifs sont possibles ». A son sens, ce simple fait suffit à réfuter l'idée que les spéculateurs ont été la cause première de la hausse des cours des matières premières.
puis celui-là, encore plus péremptoire :
Tsutomu Fujita, chez NikkoCiti, considère que le renchérissement des matières premières est devenu un élément structurel et n'envisage la possibilité de la formation d'une bulle spéculative qu'après la fin de la décennie.
It's BRIC, stupid!

Mais peut-on considérer de telles sources comme suffisamment indépendantes pour porter un jugement faiblement biaisé sur la situation ? Demander son avis à des économistes de banque d'investissement quant à la possibilité de spéculations excessives, c'est comme sonder des chauffeurs de taxi sur le rôle de la voiture dans la pollution urbaine...

Un autre avis autorisé, légèrement plus indépendant :
Il s'agit d'une énorme bulle. Je ne sais pas ce qui va la faire éclater mais, un jour ou l'autre, elle éclatera. Vous ne pouvez pas aller contre l'offre et la demande. Vous ne pouvez pas toujours aller contre les fondamentaux.
Il provient de la bouche de Steve Forbes, directeur de la publication du même nom, et elle date... du 30 août 2005 alors que le baril venait de toucher le niveau des $70. Quelques jours plus tard, le pétrole entamait sa décrue pour retomber aux alentours de $50 en fin d'année.

Il est difficile de croire que le baril est arrivé jusqu'à $70 à cause d'une bulle, puis à quasiment le double à cause de l'offre et la demande. Jusqu'à présent, dans l'histoire des marchés, les choses se passaient dans l'ordre inverse... Alors, concédons-le aux analystes cités plus haut, nous ne sommes pas sur une bulle.

Nous sommes sur une super-bulle.

Et nous laisserons le mot de la fin à Steve Forbes qui, toujours dans sa déclaration d'il y a 3 ans, prédisait :
Je ne pense pas que (le cours du brut) va atteindre les cent dollars mais s'il le fait, le crash sera encore plus spectaculaire...

L'éclatement de la bulle Internet aura alors l'air d'un pique-nique.


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