10 juillet 2009
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"Garçon, s'il vous plaît ! Je voudrais plein d'énergies fossiles avec de la croissance.
- Je m'excuse, monsieur, on n'a plus de croissance...
- Ah ! Ben, ça ne fait rien. Vous allez me donner tout simplement un peu d'énergie solaire, un tout petit peu, avec de la croissance."
D'après Fernand Raynaud
Nous voyons le le futur lointain avec nos yeux du moment, et comme nous sommes incapables d'imaginer comment vivrons les hommes dans l'avenir, pour nous toute évolution du système actuel ressemble forcément à un déclin, car on sait ce qui disparaît mais pas ce qui le remplace ou le complète.
Le patricien romain devait également se dire que la généralisation de l'instruction publique et le développement des droits de l'homme signifiait forcément la fin du modèle économique d'alors, fondé sur l'esclavage. Il ne pouvait donc que broyer du noir face à l'avenir des générations futures, dont la nôtre : "comment mes petits-enfants feront-ils sans esclaves ? Par Jupiter, ils devront TRAVAILLER, quelle horreur ! Quelle déchéance ! C'est la fin de la civilisation !" L'Histoire lui a donné tort.
Hormis quelques illuminés, personne n'a jamais regretté, sa vie durant, de ne pas vivre au temps de la splendeur de Rome plutôt qu'à sa propre époque. Et même si le PIB n'a pas été aussi flamboyant en Europe entre 500 et 1500 après JC, on ne peut pas dire pour autant que l'Europe fut une économie sinistrée.
Le PIB est aujourd'hui important dans l'économie parce qu'on lui a donné cette importance : si tout le monde s'en fichait il y a un siècle, c'est qu'on mesurait la puissance d'une économie autrement, aux tonnes d'acier produites par exemple. Et comme un système monétaire repose en grande partie sur la confiance qu'on accorde à une économie, on en déduit qu'il suffit presque de changer d'indicateur pour changer de système.
Si le PIB est ainsi installé sur le trône, c'est parce que l'OCDE en avait fait son cheval de bataille au sortir de la Deuxième Guerre Mondiale, pour guider les pas de ses membres dans la course à la puissance économique. Si l'ensemble des acteurs économiques influents parviennent à se convaincre que ce n'est plus le PIB qui est important, mais la production agricole ou les réserves d'uranium de chaque pays, on passera à la mesure d'une autre croissance, toute aussi finie bien entendu comme n'importe quelle variable physique.
Quand changerons-nous d'indicateur ? Le débat est ouvert. Mais il est douteux que les instances monétaires et financières mondiales adoptent un indice aussi humaniste que ce fameux Indice de Développement Humain, qui est sans doute très satisfaisant sur le plan éthique, mais parfaitement inutiles aux banquiers et financiers froids et calculateurs qui cherchent juste à savoir quel risque ils prennent en prêtant de l'argent à tel Etat.
Le patricien romain devait également se dire que la généralisation de l'instruction publique et le développement des droits de l'homme signifiait forcément la fin du modèle économique d'alors, fondé sur l'esclavage. Il ne pouvait donc que broyer du noir face à l'avenir des générations futures, dont la nôtre : "comment mes petits-enfants feront-ils sans esclaves ? Par Jupiter, ils devront TRAVAILLER, quelle horreur ! Quelle déchéance ! C'est la fin de la civilisation !" L'Histoire lui a donné tort.
Hormis quelques illuminés, personne n'a jamais regretté, sa vie durant, de ne pas vivre au temps de la splendeur de Rome plutôt qu'à sa propre époque. Et même si le PIB n'a pas été aussi flamboyant en Europe entre 500 et 1500 après JC, on ne peut pas dire pour autant que l'Europe fut une économie sinistrée.
Le PIB est aujourd'hui important dans l'économie parce qu'on lui a donné cette importance : si tout le monde s'en fichait il y a un siècle, c'est qu'on mesurait la puissance d'une économie autrement, aux tonnes d'acier produites par exemple. Et comme un système monétaire repose en grande partie sur la confiance qu'on accorde à une économie, on en déduit qu'il suffit presque de changer d'indicateur pour changer de système.
Si le PIB est ainsi installé sur le trône, c'est parce que l'OCDE en avait fait son cheval de bataille au sortir de la Deuxième Guerre Mondiale, pour guider les pas de ses membres dans la course à la puissance économique. Si l'ensemble des acteurs économiques influents parviennent à se convaincre que ce n'est plus le PIB qui est important, mais la production agricole ou les réserves d'uranium de chaque pays, on passera à la mesure d'une autre croissance, toute aussi finie bien entendu comme n'importe quelle variable physique.
Quand changerons-nous d'indicateur ? Le débat est ouvert. Mais il est douteux que les instances monétaires et financières mondiales adoptent un indice aussi humaniste que ce fameux Indice de Développement Humain, qui est sans doute très satisfaisant sur le plan éthique, mais parfaitement inutiles aux banquiers et financiers froids et calculateurs qui cherchent juste à savoir quel risque ils prennent en prêtant de l'argent à tel Etat.