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29 août 2008 5 29 /08 /août /2008 14:00
On se moque parfois de nos parents ou grand-parents qui, dans les années 1960, considéraient probable qu'en l'an 2000, la voiture particulière soit abandonnée au profit de la soucoupe volante individuelle fonctionnant à la fusion nucléaire. On a vu qu'à l'aune du prix d'hydrocarbures de plus en plus cher, c'était plutôt le 2-roues qui aurait bientôt sa revanche.

Pourquoi alors faudrait-il prendre au sérieux les derniers "projets" qu'on trouve deci-delà sur le Net, comme par exemple cet improbable TGV transtalantique supersonique, qui relierait Londres à New-York par tunnel sous-marin suspendu ?

Les promoteurs de ce genre d'exploit technologique mettent en avant qu'aller sur la Lune - et en revenir sain et sauf - était du même ordre de grandeur de complexité technique - et d'ailleurs c'est à peu près le même prix aussi : de l'ordre de 100 milliards d'euro.

Ce coût nous paraît étonnamment faible, quand on se rappelle que le Tunnel sous la Manche a coûté seulement le quart de cette somme alors qu'il est 100 (cent) fois plus court et que les TGV s'y traînent 20 (vingt) fois plus lentement.

Certes, plus besoin de creuser, mais l'océan Atlantique n'est pas une mare aux canards : aux profondeurs où ces tuyaux géants seraient immergés, les courants marins restent puissants et soumettraient l'ensemble à des contraintes mécaniques gigantesques.

Sans chercher à pinailler le chiffrage, on peut toutefois faire un petit calcul économique : dans l'hypothèse où ce tunnel parviendrait à capter non seulement le trafic Londres-New York mais bien l'intégralité du trafic transatlantique (50 millions de passagers par an), pour un prix cassé de 100 € le voyage, il faudrait 20 ans pour simplement payer le coût de construction, et cela à condition d'obtenir un prêt à taux zéro. Dans une hypothèse déjà un peu moins idéaliste où on ne capterait "que" le cinquième du trafic et qu'on trouverait un généreux banquier accordant des prêts de 100 milliards d'euro pour un taux d'ami de 2%, le retour sur investissement est supérieur au siècle... Et nous n'avons pas compté les dépenses d'exploitation et de maintenance ! Ni la juste rémunération du risque financier pris par l'investisseur...

Voilà un dossier qui ne peut donc que faire fuir les investisseurs les plus téméraires. Ce n'est pas grave, va-t-on nous dire : ce sera aux Etats d'en prendre la charge.

C'est oublier que les Etats actuels, même (et surtout) les super-puissances comme les Etats-Unis et le Royaume-Uni, sont déjà fortement endettés. Même avec les meilleurs lobbyistes, il sera impossible d'obtenir à Washington, Londres ou Bruxelles la somme nécessaire, égale... au budget annuel de l'Union Européenne !

Décidément, certains ingénieurs feraient mieux de jouer un peu moins avec leur logiciel 3D favori et un peu plus avec Excel...
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commentaires

M
Moi, je dis "bof", car le fric ou le pognon si j'ose le dire ainsi, n'a pas l'air de soucier l'un ou l'autre de nos pays. Les caisses sont soi-disantes vides, mais je me marre. On en trouve toujours. Hélas, pas pour les plus démunis! Alors ma question ? Faut-il être riche pour boire de l'eau potable ?<br /> Euh ! ma question fait-elle partie de votre sujet ? Excusez-moi, je me suis peut-être encore trompé de discussions.
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