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12 février 2008 2 12 /02 /février /2008 09:45
CO2 global trendSelon les mesures du NOAA, la concentration de l'atmosphère en CO2 a désormais franchi la barre des 384 ppm (parties par million), comme le montre le graphe ci-contre.

En données mensuelles, nous sommes dans une période de forte concentration : la végétation au repos dans l'hémisphère Nord ne joue pas pleinement son rôle de puits de carbone. La concentration devrait commencer à redescendre à la fin du printemps.

On note tout de même que le point bas de 2007 est au niveau du point haut de 2005.

Si on prend un peu plus de recul  et qu'on considère les principaux gaz à effet de serre (le CO2, le méthane CH4, l'oxyde nitreux N20 et deux CFC) responsables à eux cinq de 97% de l'effet de serre anthropique, on s'aperçoit que le CO2 a représenté en 2006 environ les deux tiers de cet effet, et non la moitié comme on le trouve souvent dans la littérature, cela sans doute parce que beaucoup s'en tiennent aux constats faits dans les années 1990.
NOAA GHG forcingsEn effet, la concentration en méthane a ralenti sa croissance à partir du début des années 1990 et plafonne depuis 2000 (on le voit très nettement ici). Cela ne signifie pas du tout que les émissions ont cessé : le méthane a une durée de vie limitée dans l'atmosphère, car il est dégradé par les rayons du soleil (en eau et en... CO2) au bout d'une dizaine d'années. La situation stationnaire actuelle s'explique donc par un équilibre entre les émissions et la dégradation d'origine solaire.

Pour expliquer la baisse des émissions, la NOAA invoque des "changements dans l'ex-URSS" (serait-ce la généralisation du torchage ?) tandis qu'une équipe internationale de climatologues pointe du doigt la réduction des zones inondées : finalement, la sécheresse peut avoir de bons côtés. On peut aussi suspecter l'existence d'un effet de seuil, non encore explicité, du système climatique planétaire, tellement le phénomène est mathématiquement régulier.

Mise à jour de mai 2008 : quelques nouvelles fraîches et factuelles sur le permafrost et le méthane peuvent être trouvées sur le blog climat-evolution.

Cette carte, malheureusement non datée, de la NASA montre la répartition des principales sources de méthane atmosphérique :
Carte du CH4 atmosphérique
Plus que le CO2, qui continue pour l'instant sa croissance inexorable (de même que le N20, soit dit en passant), c'est l'évolution du méthane qu'il faut surveiller de près en ce moment, la fonte du permafrost arctique étant susceptible d'en libérer des quantités.

De plus, la production de pétrole et de charbon étant actuellement au taquet, celle de gaz naturel (nom commun du méthane) bat son plein, ce qui accroît mécaniquement les pertes par fuites.

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commentaires

P
Selon toutes vraisemblances, nous devrions passer la barre des 386 ppm , comme le laisse à penser le graphique, au moment ou la concentration redescendra au printemps.
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