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3 février 2009 2 03 /02 /février /2009 00:00
L'une des icônes du pic pétrolier est sur le point de disparaître du paysage médiatique : le Dr. Campbell, initiateur de la fameuse ASPO Newsletter, prendra sa retraite définitive après la parution de son 100ème numéro, soit en mai prochain.

Wanted ! Peak OilEst-ce du fait de la chute inopinée du cours du brut ?

Ou bien du fait que le pic a peut-être été passé dans l'indifférence en juillet dernier ?

Ou encore du fait que son modèle de prévision, malgré de récents perfectionnements, ne sait pas gérer la baisse de la demande à venir ?

Ou, tout simplement, parce qu'il souhaite enfin jouir d'un repos bien mérité ?

Ce départ laisse en tout cas ASPO-Irlande en grand désarroi :
The future of the newsletter is an issue for which we would like to invite your consideration.

L'avenir du bulletin est un problème sur lequel nous sollicitons votre considération.
Le piquisme vit décidément des heures bien sombres.

Colin Campbell et notre compatriote Jean Laherrère avaient alerté les premiers le monde occidental - c'était dans le Scientific American de mars 1998 - de la proximité du pic pétrolier et de ses conséquences probables. Son bulletin, longtemps vénéré par les quelques originaux qui s'intéressaient à la question, perdit petit à petit du terrain face à des sites Internet moins austères - comme TOD - ou plus exigeants - comme ASPO-France - qui lui doivent beaucoup de choses et qui ont fini par couper le cordon ombilical.

Il s'apprête ainsi à rejoindre Marion King Hubbert au panthéon des géologues du monde fini.
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commentaires

M
oui mais selon quels processus?<br /> Pour le volet industriel, je ne vois pas pourquoi le fait de baisser l'allure d'un outil industriel de 1%, empêcherait de remonter l'allure de ce même 1%.Si on est proche du "nominal" on peut certes imaginer que ce n'est pas si facile que ça d'y remonter, mais d'une part ce n'est pas rédhibitoire et d'autre part c'est admettre qu'on est à 100% du nominal.<br /> Or qu'est-ce qui empêche, en amont, sur les gisements donc, de faire de nouveaux forages, de pousser plus avec des inertes, de fluidiser encore plus à la vapeur, de rajouter des fluidifiants chimiques etc et, en aval, de "dégoulotter" les raffineries.<br /> <br /> Sur le plan géologique, je veux bien admettre que le fait de réduire la capacité puisse être d'une certaine irréversibilité, mais, à mon sens, cela arrive tous les jours que le débit de production des gisements de par le monde fluctue, soit à la baisse soit à la hausse et cela n'entraîne pas, à ma connaissance, de baisse durable de la production des gisements.<br /> <br /> Ceci dit, il est sûr que, sans nouveaux investissements, avec le matériel existant et les gisements tels qu'ils sont, en ne faisant rien d'autre que d'ouvrir des vannes, ça risque de ne pas remonter très vite...
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A
<br /> On exploite de plus en plus le pétrole offshore, et dans ce cas la courbe de production du gisement correspondant a plus l'aspect d'un plateau que d'une courbe en cloche. C'est au Texas ou en<br /> Arabie qu'on peut "sucer à sec" un gisement par des milliers de forages ; en offshore on fait quelques gros trous et on aspire ce qu'on peut, avec un énorme investissement initial et "juste" des<br /> coûts d'exploitation après. Campbell avait annoncé prendre en compte cette différence dans son modèle :<br /> <br /> notons un progrès de la part du fameux modèle "Campbell" qui intègre, depuis mai 2008, les spécificités de la<br /> production off-shore (production en plateau et non en courbe en cloche) mais reste toujours assez léger sur la modélisation du cycle d'investissement lui-même, qui définit la vitesse et<br /> le débit du "robinet" qu'on branche sur les réserves.<br /> <br /> <br /> <br />
M
La dépêche en question parle d'une baisse de la demande prévue pour 2009 si j'ai bien compris.<br /> Cela ne confirme en aucun cas que l'offre va baisser.<br /> L'offre va s'adapter à une demande déclinante pour cause de crise économique pas pour une cause géologique.<br /> Je ne sais pas si on parle de la même chose en fait.
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A
<br /> Oui mais le temps que la demande reparte, l'offre sera sans doute géologiquement (et industriellement) incapable de revenir au niveau de 2008.<br /> <br /> <br />
M
Comment peut on prétendre qu'on est passé par un pic de production du pétrole?<br /> Certes, on n'augmente pas de 2% par an, mais, de 2004 à 2008, la prod est passée de 83.11 à 85.49 Mbl/j et le maxi est en 2008.<br /> Alors, oui, manifestement, le pic, qui finira bien par arriver, n'est pas derrière nous, mais, d'après les chiffres de l'EIA, encore devant nous.
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A
<br /> L'hypothèse n'est ni démontrée ni démontrable, mais elle n'est pas farfelue pour autant. Voir notre article When We Were At Peak qui explique cela plus en détail, et que les dernières dépêches (celle-ci date d'aujourd'hui)<br /> semblent confirmer :<br /> <br /> Pétrole : l'AIE prévoit une demande à son plus bas niveau depuis 1982 (AFP)<br /> <br /> L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a de nouveau revu à la baisse mercredi sa prévision de demande mondiale de pétrole de plus d'un demi-million de barils par jour cette année en raison de<br /> l'affaiblissement du climat économique et prévoit un déclin record depuis 1982.<br /> A la suite de la nouvelle baisse de la prévision de croissance mondiale du Fonds monétaire international (FMI) pour cette année, de 0,5% contre 2,2% auparavant, l'AIE a coupé sa projection de<br /> demande mondiale pétrolière de 570.000 barils par jour (bj) par rapport au mois précédent.<br /> Elle est donc ramenée à 84,7 millions de barils par jour (mbj), soit un déclin de 1% sur un an, le plus important depuis 1982, précise l'AIE dans son rapport mensuel.<br /> <br /> <br /> <br />
E
J'avais déjà signalé sur un autre média que le gros intérêt du Pic, c'est qu'après il y aurait beaucoup moins de Piquistes. Je n'aurai que deux mots pour M. Campbell : bon débarras, son apport au prédictionnisme est largement négatif.<br /> La totale incompréhension des mécanismes économiques n'est pas l'apanage des seuls Piquistes, la planète entière vient d'en faire les frais, mais elle est sans doute leur plus forte caractéristique, devant leurs capacités capillaires.
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A
<br /> Très en forme aujourd'hui, E2100 !<br /> <br /> Pour une fois, nous modèrerons cette position en soulignant que le Campbell de 1998, qui écrivait dans Scientific American, n'était hélas plus le même quelques années plus tard, reprenant sans<br /> hésiter dans sa newsletter des articles appelant à l'extermination des consommateurs de pétrole surnuméraires au moyen de bombes atomiques <br /> <br /> <br />
G
comment ça le piquisme vit des heures bien sombres?<br /> <br /> il se passe exactement ce que les "piquistes" avaient décrit, c'est à dire : passage par un maximum de production physique, et crise économique considérable, entre 2005 et 2010.<br /> La retombée du prix du baril est également un phénomène qui etait tout à fait prévisible, D'ailleurs à ma connaissance, l'ASPO n'a jamais publié de prédiction du prix du baril à long terme en alertant justement que ça pouvait etre chaotique ! <br /> <br /> il n'y a que ceux qui n'ont pas bien compris l'économie qui pouvaient penser que le prix pouvait rester DURABLEMENT élevé (et en déduisaient des tas de conséquences illusoires, comme le développement accéléré des non conventionnels et des substiitutions diverses, CTL, VE....).<br /> <br /> les prédictions qui tombent completement à l'eau, c'est bien plutot celles du CERA et des agences officielles, qui prévoyaient une montée régulière de la productio, grace à un prix lentement croissant qui ouvrait continuellement de nouvelles réserves , et une croissance économique "BAU" continue de + 2% /an. C'est au contraire ce scénario qui est complètement démenti par les faits ! <br /> <br /> ce qui se passe en ce moment, c'est plutot l'heure de gloire des piquistes et les jours les plus sombres des terraplatistes ;-)
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A
<br /> La fin programmée de la mythique newsletter de l'ASPO ne peut quand même pas être considérée comme une bonne nouvelle !<br /> <br /> <br />