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7 avril 2009 2 07 /04 /avril /2009 06:00
Après les éoliennes, les centrales photovoltaïques, la folie verte du moment semble être la voiture électrique, preuve en est la dernière dépêche AFP sur la question :
L'Alliance Renault-Nissan a signé vendredi un protocole d'accord avec l'Irlande et l'électricien irlandais ESB (Electricity supply board) visant à déployer des véhicules électriques en Irlande "sous deux ans".
Est-ce sensé de développer l'auto verte dans la verte Erin ? Pour le constructeur automobile, cela tombe sous le sens :
Andrew Palmer, vice-président senior de Nissan, a estimé que "la démographie et le soutien politique font de l'Irlande l'un des lieux les plus adaptés au monde en matière de développement massif de véhicules électriques".
Un petit coup d'oeil aux statistiques énergétiques de l'AIE nous permet de comprendre la réalité de l'auto électrique irlandaise : c'est une voiture qui roule avec un cocktail composé à 90% de combustibles fossiles. Certes, l'essentiel provient désormais du gaz naturel, mais ce n'est pas une option très durable, celui de la Mer du Nord étant en voie d'épuisement.

Bref, développer l'auto électrique en Irlande n'est sans doute pas motivée par une réflexion sur le long terme.

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18 mars 2009 3 18 /03 /mars /2009 07:00
Les annonces récentes sur les voitures électriques ont focalisé l'attention sur les batteries, alors qu'un autre composant nous paraît bien plus essentiel pour les véhicules du futur : le supercondensateur (aussi appelé super-capacité).

Car seul ce composant est à même d'assurer les très grandes vitesses de charge et de décharge que représentent les phases de freinage et d'accélération. Les batteries modernes au lithium ont en effet le défaut de nécessiter des cycles de charge/décharge bien particuliers pour garantir tant leur capacité maximale que leur longévité, incompatibles avec la durée et l'intensité de ces phases. Le supercondensateur constitue donc le chaînon indispensable entre le moteur et les batteries, en attendant que certaines découvertes récentes parviennent à sortir du laboratoire.

Ce supercondensateur est bien entendu décrié par les fabricants de batteries qui insistent - avec raison - sur son coût très élevé, mais en oubliant un facteur essentiel : sa durée de vie, très largement supérieure.

Pourquoi tant de haine ? Sans doute parce que la voiture électrique ne pourra pas, dans les prochaines années, sortir du créneau du véhicule de niche et concurrencer sérieusement le véhicule thermique, de la même façon que les Vélib' n'ont jamais menacé le marché de la bicyclette ou du scooter. Tandis que le supercondensateur pourrait rapidement se généraliser sur les millions de véhicules neufs que produisent aujourd'hui les grands constructeurs, pour transformer le véhicule de M. Tout-le-monde en ce qu'on appelle un mild hybrid - un hybride léger. Gains attendus en consommation urbaine : entre 5 et 20%, selon la ville et le style de conduite.

Constructeurs et équipementiers se gardent également bien de communiquer trop vite sur l'énorme avantage du supercondensateur couplé à un moteur électrique : en supplantant le moteur thermique lors de l'accélération, il supprime une grande partie de la pollution, notamment en termes de particules, engendrée par la montée brutale en régime du moteur, notamment en diesel. Regardez donc les beaux nuages noirs que laissent derrière elles les grosses berlines tournant au gazole, même flambant neuves...

La stratégie gagnante de l'industriel est bien entendu d'attendre que la norme l'oblige à utiliser ce genre d'équipements : l'antipollution est une exigence que le client apprécie mais pour laquelle il refuse de débourser le moindre euro supplémentaire.

Les Etats européens ou américains pourraient décider de l'imposer aux industriels : mais ce serait  de fait fournir un marché en or à l'industrie japonaise, qui possède la plupart des brevets et des moyens de production.

Le supercondensateur, ou la solution dont personne ne veut entendre parler.
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6 mars 2009 5 06 /03 /mars /2009 07:00
Un petit article des Echos d'hier fait état d'une franche montée des stocks d'avions d'occasion.

2300 jets commerciaux - auxquels il faut ajouter des centaines, sinon des milliers, d'avions militaires datant de la Guerre Froide - attendent des jours meilleurs dans les déserts de l'Ouest américain.

Pour donner une idée de l'ordre de grandeur, Air France-KLM n'avait "que" 389 appareils dans sa flotte active en juin 2007. C'est donc l'équivalent d'une poignée de compagnies aériennes d'envergure mondiale qui ronge actuellement son frein de parking au soleil.


Même si ce n'est pas du temps réel, nous vous recommandons d'aller jeter un coup d'oeil avec Google Earth à un de ces "cimetières de prospérité", comme par exemple celui de Davis-Monthan Air Force Base (AFB)

Envoyés au purgatoire par le pétrole cher, ces appareils perdirent tout espoir de revoler bientôt quand la bise financière fut venue...
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22 janvier 2009 4 22 /01 /janvier /2009 07:00
Face à la raréfaction prochaine des énergies fossiles, certains esprits chagrins réclament l'interdiction des courses automobiles. C'est oublier qu'avant d'être aujourd'hui un spectacle, les courses automobiles ont été un moteur essentiel du progrès technique.

Plutôt que de chercher à interdire ce qui est obsolète - a-t-on fermé les hippodromes sous prétexte du développement des véhicules à moteur ? - il faudrait inciter les organisateurs d'événements de sports mécaniques à créer les Championnats du Monde de la Voiture Electrique.

Cela permettrait à de nouveaux acteurs industriels de relancer l'aventure de l'innovation automobile occidentale sans pour autant chercher à produire en grande série des véhicules ne répondant encore aux attentes de l'homme de la rue.

Car les voitures électriques dont les médias font en ce moment leurs choux gras ne sont pas capables de répondre aux attentes d'un automobiliste : on nous annonce certes un coût de recharge extrêmement bas, mais on oublie de nous parler du coût de la batterie et surtout de sa durée de vie : vous noterez qu'aujourd'hui, aucun industriel ne garantit le nombre de cycles minimal que sa batterie peut encaisser. Ces coûts sont aujourd'hui supérieurs d'un ordre de grandeur à celui du coût de l'électricité. C'est pour cela qu'il faut poursuivre les efforts en R&D, et c'est pour cela que certains constructeurs comme PSA n'ont pas trop envie d'essuyer les plâtres d'une technologie qu'on est encore loin de "dans la rue", comme on dit trivialement dans le monde de l'automobile.

Pour en savoir plus, nous vous conseillons de jeter un oeil à cette remarquable page perso sur la consommation énergétique des véhicules et la comparaison technico-économique des différents alternatives au moteur thermique traditionnel.
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24 décembre 2008 3 24 /12 /décembre /2008 07:00
A la recherche d'une idée-cadeau de dernière minute pour Noël ?
A vendre: navettes spatiales d'occasion pas chères, contacter la Nasa (Les Echos)

La Nasa a lancé un appel d'offre à des musées et d'autres organisations éducatives aux Etats-Unis intéressées par l'acquisition d'une des trois navettes de la flotte que l'agence spatiale américaine prévoit de mettre au rebut en septembre 2010 après 30 ans de service.
Voilà une page de trente ans d'astronautique qui se tourne. On a de plus en plus de mal à croire que le programme Ares (conquête de Mars) prendra effectivement la relève de celui de la navette spatiale.

Si c'était réellement le cas, la NASA conserverait ses navettes "au cas où", ne serait-ce que pour entraîner ses futurs astronautes. Comme nous l'avions vu, l'avenir de la NASA est sans doute sur la Terre.
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16 décembre 2008 2 16 /12 /décembre /2008 07:00
On a attiré notre attention sur un très intéressant rapport toujours confidentiel concernant la voiture de 2030.

Pour la partie prospective, l'auteur a hélas dû faire appel à la méthode Delphi, dont nous avons déjà dénoncé le faible potentiel prophétique : individuellement, chacun ayant tendance à s'imaginer un avenir qui lui convient, la synthèse de points de vue d'acteurs de la filière auto actuelle est donc forcément convenue et conservatrice.

Heureusement. L'auteur a aussi mené quelques instructives analyses : ainsi, il nous chiffre l'impact de la Vmax sur la consommation, à savoir en quoi le fait de prendre en compte une certaine vitesse maximale - même si en pratique, elle n'est atteinte que quelques minutes durant toute la durée de vie du véhicule - lors de la conception du véhicule influe sur sa consommation moyenne, même en ville (page 102) :
l’accroissement de la vitesse de pointe de 10 km/h à la construction d’un modèle se traduisait par une augmentation de consommation de 0,4 à 0,7 l/100 km en ville et de 0,2 à 0,3 l/km sur route.
N'importe quelle voiture moderne (smart exceptée) est aujourd'hui conçue pour aller au moins à 180 km/h. Cela signifie qu'elle consomme de 2 à 3 litres de trop aux 100 km en ville par rapport à ce que fixerait son bon usage, notamment du fait du strict respect des limitations de vitesse.

S'il enterre avec nous le mythe de la voiture à hydrogène, le rapport tord trop vite le cou de l'auto électrique. Il souligne certes quelques inconvénients dont on parle peu, par exemple le chauffage de l'habitacle qui nécessitera une source annexe d'énergie. Mas des solutions existent, comme de petites cartouches de gaz type camping, qui permettent aisément de faire "sauter la contrainte".

Face au véhicule thermique quasi-parfait que nous connaissons, aucune alternative n'est aujourd'hui à la hauteur. Mais c'est aussi parce qu'on refuse d'envisager différemment l'usage de la voiture. Si on acceptait qu'il est rigoureusement interdit de dépasser les 130 km/h et que les voitures émettant du CO2 et des particules soient strictement bannies des centres villes, nul doute que les choses évolueraient. Mais pas forcément dans le sens des constructeurs, qui se verraient condamner à faire des voitures de moins en moins nombreuses et de moins en moins coûteuses.

Toute civilisation a le moyen de transport qu'il mérite, et non l'inverse : nous faisons une erreur en refusant d'adapter notre mode de vie pour satisfaire la viabilité à court terme d'une industrie. Alors que GM et Chrysler sont sur le point de disparaître, comment croire que l'Asie refera la même bêtise, de construire une industrie automobile incapable de se réinventer périodiquement, en fonction de l'évolution du contexte économique, environnemental et sociétal ?

Le développement durable de l'automobile, ce n'est pas de repeindre ses derniers modèles en vert, mais c'est de savoir faire disparaître proprement le paradigme actuel de l'automobile thermique et de préparer la croissance des nouveaux concepts.


Cet article a également été publié par Naturavox

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9 décembre 2008 2 09 /12 /décembre /2008 07:00

Comme le signale EuroCockpit, Air France commence à abandonner le code-barres qui décore l'empennage de ses appareils... en repeignant un de ses A320 aux couleurs d'après-guerre, avec le museau noir et le célèbre hippocampe ailé sous le cockpit.

Officiellement, c'est pour fêter les 75 ans de la compagnie. Mais peut-être aussi pour indiquer, de façon subliminale, que son futur sera son passé, une ligne aérienne de prestige ? Ne trouvez-vous pas que cette livrée a un parfum de raffinement qui convient autant à la jet-set... que le code-barres convenait à la classe économique.


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Illustrations : EuroCockpit, Comptoir-Aviation

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1 décembre 2008 1 01 /12 /décembre /2008 15:25

Lassés des communiqués officiels dans lesquels les statistiques d'immatriculations sont toujours données en parts de marché, nous sommes allés chercher celles disponibles sur le site de la FIEV pour établir notre propre tableau récapitulatif des pertes, à savoir la différence par marque entre les immatriculations de l'année dernière et celles de cette année.


On notera le score étonnamment proche de nos trois marques nationales. Hasard ?

Au niveau Groupe, Renault est bien moins à plaindre que PSA, vu que ses deux autres marques Dacia et Nissan sont, jusqu'à octobre, en croissance nette.

Il y a bien évidemment une prime pour ceux qui ont une petite citadine chic dans leur catalogue, à en voir le succès conjoint de Mini, Fiat et Smart. La poussée du fièvre du baril de cet été est en grande partie responsable : sur les seuls chiffres d'octobre, seuls Jaguar, Lancia, Audi et... Dacia restent positifs.

La Logan, voiture anticrise de l'année !



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18 novembre 2008 2 18 /11 /novembre /2008 22:13
Il va falloir encore un peu patienter avant de voir s'élancer le futuriste A30X, remplaçant de l'A320.

Le Directeur Général d'Airbus, Fabrice Bergier, a aujourd'hui déclaré à Bordeaux :
Airbus fera le maximum pour lancer un successeur à l'A320 mais l'A320 est un très bon avion et il faudra des percées technologiques essentielles, cela demandera plusieurs années de travail", a-t-il ajouté avant de répéter que son groupe envisageait de remplacer son monocouloir vedette vers la fin "de la prochaine décennie."
Le pétrole étant redevenu bon marché, la demande dans ces avions économiques s'est envolé d'un coup.

Les compagnies aériennes sont de plus en très petite forme : on voyage moins en avion, notamment en classe affaires car les entreprises serrent à nouveau la vis du budget Déplacements, mais aussi en classe éco parce que les temps sont durs ou vont sans doute le devenir.

De plus, les low cost comme Ryanair ou easyjet se retrouvent avec pleins d'A320 flambant neufs sur les bras, qu'elles vont essayer de fourguer sur le marché de l'occasion pour pouvoir rembourser les annuités de leur dette colossale.

Cette brutale baisse de la demande doit bien arranger Airbus : gagner quelques années pour mieux maîtriser l'industrialisation à grande échelle des matériaux composites, initialisée avec l'A350XWB, n'est sans doute pas pour lui déplaire.

"Le pire est à venir" annonçait Air & Cosmos en couverture, la semaine dernière...
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3 novembre 2008 1 03 /11 /novembre /2008 07:00
Non, il ne s'agit pas de rêver à un prochain avion nucléaire, c'est d'industries nucléaire et aéronautique qu'il s'agit.

Un petit communiqué de presse paru le 23 octobre dernier scelle en effet cette probable mutation :
Le français Areva et le groupe américain d'aéronautique et de défense Northrop Grumman ont annoncé jeudi soir avoir conclu un accord pour la création d'une usine aux Etats-Unis où l'industrie de l'énergie nucléaire est en plein développement.

Dans un communiqué, les deux groupes indiquent que la société commune qui naîtra de ce partenariat, Areva Newport News, aura Areva pour actionnaire majoritaire.

Une porte-parole a précisé à Reuters que le groupe nucléaire français détiendra les deux-tiers du capital de la société.

L'usine fabriquera des composants lourds, comme les cuves de réacteurs, les générateurs de vapeur et les pressuriseurs, en vue de la construction de l'EPR (Evolutionary Power Reactor) américain.

Areva et Northrop Grumman estiment que la création de cette usine, qui emploiera 500 salariés, représente un investissement de plus de 280 millions d'euros (360 millions de dollars).
Pour l'instant, il s'agit d'une alliance opportuniste : Areva veut se développer sur le marché états-unien, et la condition sine qua non pour y parvenir, c'est de respecter le Buy American Act, une loi protectionniste votée pendant le New Deal mais jamais abrogée depuis. Donc, comme les usines de cuves de réacteur sont moins faciles à trouver là-bas que des usines d'assemblage de 4x4, la seule solution est d'en construire une. Comme elle est hors zone euro, elle pourra également servir pour toutes les autres commandes d'EPR, qui se sutent essentiellement en zone dollar.

L'alliance avec Northrop Grumman est pour nous un fait porteur d'avenir : elle annonce la transmutation des groupes "d'aéronautique et de défense" en groupe "d'énergie et de défense". Car avec un pétrole durablement cher, l'industrie aéronautique civile est condamnée à se contracter, tandis que, justement du fait de la raréfaction des énergies fossiles, il va nous falloir construire des milliers de centrales nucléaires.

"Impossible !" tonnent les piquistes. "Où trouver les millions de tonnes d'acier, les milliers d'ingénieurs qualifiés, etc ?".

Peut-être tout simplement par un effet de vases communicants, en construisant moins d'A380 ou de porte-conteneurs comme celui-ci, ci-contre.

On vous conseille au passage de voir l'excellent There Will Be Blood, dans lequel on voit qu'au début du XXème siècle, il suffisait de quelques charpentiers et de planches pour construire les derricks qui firent la puissance de la Standard Oil (aujourd'hui ExxonMobil).
 
Dans le futur, on ira un peu moins souvent en Thaïlande et nos biens de grande consommation ne viendront pas tous d'Asie, c'est la seule contrepartie.

Une contrepartie bien facile à accepter pour continuer à disposer d'énergie en abondance.

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