Dans quelques jours, nous célébrerons les 40 ans du premier pas de l'homme sur la Lune.
Comme nous sommes toujours en avance de deux ou trois longueurs, à l'instar de notre illustre
camarade, nous vous proposons de prendre la mesure de ce programme en faisant comme si la mission Apollo XI avait décollé de Floride le jour où nous publions ces lignes, le 17 juillet 2009.
L'alunissage est prévu mardi prochain 21 juillet heure de Paris, à la date anniversaire. C'est quand même un long voyage.
Mais si nous regardons dans le rétroviseur, nous mesurerons mieux l'impressionnant effort de la machine industrielle états-unienne. Car si nous maintenons ce décalage de quatre décennies pour mieux l'apprécier, le programme Apollo a été lancé officiellement il y a seulement huit ans, en mai 2001, par un Président fraîchement élu et qui, à son investiture, était peu convaincu de l'intéreêt d'investir lourdement dans le spatial civil.
Le 7 novembre 2002, la stratégie de vol (rendez-vous orbital autour de la Lune) a été validée, alors que les appels d'offres sur la base de cahiers des charges sommaires avaient déjà été adressés aux principaux industriels.
Jusqu'en 2007, des sondes ont été lancées dans l'espace puis sur la Lune pour apprécier les risques liées aux micrométéorites, aux rayons cosmiques, à la topographie lunaire, etc. Le 2 juin 2006, la sonde Surveyor 1 s'est posée en douceur sur la Lune, validant la fermeté du sol.
Le 27 janvier 2007, un accident a carbonisé Apollo 1 et son équipage, alors qu'ils réalisaient des essais : le programme va prendre 21 mois de retard, le temps de supprimer les causes qui ont conduit à ce tragique événement.
Malgré cela, la première
fusée lunaire de type Saturn V a été lancée avec succès le
4 avril 2008 (Apollo 6). Le
11 octobre de la même année, tandis que Lehman Brothers s'effondrait, une autre Saturn V décolle avec, pour la première fois, un équipage à bord. Le
21 décembre, Apollo 8 part pour un premier tour autour de la Lune. Et mardi prochain...
Dans quelques années, nous serons enfin en mesure de dresser une rétrospective similaire sur le Boeing 787, un avion dont la complexité de mise au point cache sans aucun doute la capacité d'aller sur Mars, ou alors c'est à désespérer de ce qu'est devenu l'industrie aérospatiale.
Et une fois de plus, on appréciera l'écart de discours entre un Kennedy qui promet la Lune pour la fin de la décennie, et un Obama qui nous annonce, avec ses copains du G8, une réduction de 80% des émissions de CO
2... dans quarante ans, justement.