L'écologie pragmatique, on peut par exemple la voir outre-Rhin où les zones à faibles émissions se sont multipliées ces dernières années.
De quoi s'agit-il ? Tout simplement d'un périmètre urbain plus ou moiins large - une grande ville et sa première couronne, comme à Stuttgart, ou bien juste le centre historique, comme à Münich - délimitée par des panneaux comme celui ci-contre.
A l'intérieur, ne peuvent rouler que des véhicules nantis d'une vignette d'une couleur précise : les véhicules les plus polluants (et donc les plus anciens) ont une vignette rouge tandis que ceux qui respectent la dernière norme européenne en vigueur ont une vignette verte. Les rouges sont tolérées dans la première couronne, mais dans le centre historique il faudra montrer patte blanche, ou plutôt vignette verte.
Point intéressant : le paramètre principal considéré n'est pas le CO2, mais les particules : cela permet aux dernières productions germaniques super-motorisées d'arborber sans honte la vignette verte (cf ci-dessous).
Ce dispositif est redoutable... pour pousser les citoyens à changer de véhicule : nul doute que les 47 zones ainsi établies en Allemagne à partir de 2008 ont quelque chose à voir avec la bonne santé du marché automobile ces dernières années. Et contrairement à la méthode française du bonus automobile, cette approche coûte peu à la puissance publique, mis à part le coût d'installation des panneaux.
Gageons qu'en Allemagne, surgira bientôt une quatrième vignette, de couleur bleue, qui rendra certaines zones des hypercentres urbains uniquement accessibles à l'électrique.
Il est dommage qu'en France, on ne s'intéresse pour l'instant à ce genre de question que lorsque l'épandage des engrais pollue le territoire et que nous sommes en période d'élections, et avec des idées trop simples pour être applicables (interdiction de tous les diesels par exemple). La mise en place de zones de ce type dans les grandes villes françaises supprimerait immédiatement de la circulation toutes ces vieilles citadines essence ou diesel qui fument gris ou bleu à la moindre accélération. Problème de poids : on interdirait du même coup la quasi-totalité des scooters, qui ne sont pas aujourd'hui tenus à des règles très strictes en matière de dépollution.
Clairement, la Zone à Faibles Emissions (ZFE) n'est pas dans l'ADN français : la page wikipedia existe en anglais, en allemand, en suédois et en espagnol, mais pas dans la langue de Molière. Avis à nos lecteurs, voilà un premier défi pour faire progresser la cause !