Le CAS, ex-Commissariat au Plan et désormais Centre d'Analyse Stratégique, vient de nous sortir un de ses rapports dont il a le secret, intitulé "Les nouvelles mobilités. Adapter l’automobile aux modes de vie de demain".
Cet ouvrage réussit la synthèse improbable, en matière de mobilité future, des visions des bobos - tout le monde en vélo et en Autolib' roses avec des autocollants Hello Kitty - et des hauts fonctionnaires - une cité sous la houlette bienveillante d'un Grand Architecte aux poches toujours pleines, merci Keynes, pour investir dans force infrastructures.
La faiblesse prospective de cet ouvrage est remarquable : elle se résume à croiser un iPhone avec une voiture électrique et à scander que toute une économie de services va en naître.
Par exemple, imaginez : vous êtes quelque part à un bout de la ville et vous voulez aller à un autre bout. Que faites-vous ?
C'est très simple.
Vous appelez un taxi.
Vous vous connectez, avec votre smartphone, sur le service Bobolib' et vous réservez une e-car à la station la plus proche que vous pouvez visualiser en 3D temps réel. Pendant que vous attendez de recevoir le mail d'activation, vous rejoignez cette station à pied où vous pourrez vérifier si le véhicule réel ressemble à son avatar. En fait, il sera cabossé, empestera le désodorisant parfumé à la fraise destiné à masquer l'odeur de chien mouillé et de cigarette et le GPS sur lequel vous comptiez pour trouver la station d'arrivée sera en panne. Heureusement, le distributeur de cartes Michemin de la station vient juste d'être réapprovisionné, il ne vous reste plus qu'à prendre le volant. Vous allez ensuite passer une bonne demi-heure à vous énerver dans la circulation, à chercher votre chemin et à surveiller en permanence le niveau de la jauge de la batterie.
Le meilleur des mondes possibles, on vous dit !