Suite à notre dernier article, un de nos fidèles lecteurs nous faisait remarquer que nous poussions un peu notre aïeule dans les Urticacées en prétendant que le prix reflétait désormais le mythique équilibre offre-demande du fait de la disparition des spéculateurs.
Avouons-le humblement (et rapidement) : notre contradicteur a raison.
Pour trancher la question, nous avons en effet mis au point un indice inédit, l'AFOSI (Aerobar Films' Oil Speculation Index) qui est la moyenne sur 30 jours glissants des variations journalières du cours spot du baril de Brent, en valeur absolue. Nous le déclarons sensible à l'intensité spéculative, car celle-ci se nourrit essentiellement de fortes variations des cours, à la hausse comme à la baisse, sur de faibles échelles de temps.
Avec une valeur actuelle de 1,7%, en hausse, l'AFOSI montre que nous sommes proches de la moyenne décennale : autrement dit, l'activité spéculative est parfaitement ordinaire.
Grâce à la profondeur de la série de données obligeamment fournie par l'EIA, on peut noter que la seule période où la spéculation a vraiment été faible correspond à l'après-Guerre du Golfe et à la crise économique qui l'a suivie. Quant aux périodes turbulentes, hormis le fameux "super-spike" de 2008, il y a l'invasion du Koweït en 1990 qui fixe le record historique ainsi que la tranche 1998-2001, période hautement bullesque s'il en est.
Finalement, le prix "fondamental" du baril est peut-être donc bien vers les 50 dollars.