18 janvier 2010
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En moyenne, le logement made in USA a une surface au sol d'environ 250 m², à opposer aux 90 m² du logement médian français : la famille américaine a tout simplement besoin de trois fois plus d'espace que nous pour son sweet home.
Quand on regarde l'évolution dans le temps des surfaces construites, on s'aperçoit que cette quête de la démesure est relativement récente : elle date des années 1980, probablement à partir du contre-choc pétrolier qui a brutalement rendu chauffage (et climatisation) des locaux à nouveau négligeable dans le budget des ménages états-uniens - qui ne paient pas de TIPP, rappelons-le.
En vingt ans, la disparition de la contrainte énergétique a donc fait prendre 50% aux dimensions des maisons individuelles (qui représentent 80% des logements) outre-Atlantique par pur goût du luxe de l'espace : avec ses 170 m², l'American House de la fin des années 1970 était sans doute déjà suffisamment spacieuse.
Alors que les médias et les hommes et femmes d'influence n'ont que les mots clean tech à la bouche dès qu'on parle d'énergie, on voit que l'un des enjeux majeurs de l'efficacité énergétique américaine consiste simplement à réaménager les cloisons intérieures des maisons d'Amérique pour ramener les lieux de vie à une taille proche de celle des nôtres, par exemple en transformant ces maisons individuelles en maisons partagées par deux familles. Hors travaux d'isolation, cela ne nécessite qu'un peu de briques, de bois et d'huile de coude.
Même divisé en deux, le logement américain moyen restera plus grand que le nôtre : l'honneur est sauf.
Pour mener la population vers ce way of living plus vertueux, plutôt que de mettre au point une taxe carbone complexe à définir et à mettre en oeuvre si on veut ne pas trop défavoriser les couches sociales défavorisées, il suffirait de taxer lourdement les surfaces au-delà des 100 ou 120 m² par habitation, que le logement soit loué ou possédé, avec d'éventuels aménagements pour les familles nombreuses.
Trop simple ?