17 février 2010
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Le Centre d'Analyse Stratégique a mis en ligne sa prose sur la Croissance Verte, les impacts sur les emplois et les métiers, toussa...

Si vous avez le courage de lire les 69 pages de cet opuscule, vous verrez qu'il s'agit d'un exercice de groupthink administratif parfaitement banal dans ses assertions - normal, c'est du groupthink - mais remarquablement pédant. On y découvrira par exemple le terme de taxe pigouvienne (en page 24) ; on s'esbaubira sur les mérites respectifs des travaux de Hamilton et de Hoteling pour l'analyse des prix du pétrole ; car saviez-vous, pauvres ignares, que
Bon, ne nous trompons pas de cible : Hotelling était un vrai économiste, qu'on pourrait même qualifier de distingué. Mais la loi qui l'a rendu célèbre n'a rien à voir et est bien plus puissante que la trivialité que nous régurgitent ces fonctionnaires peu inspirés : elle explique pourquoi des magasins concurrents ont tendance à se rapprocher les uns des autres et à mettre les mêmes produits en devanture, alors qu'un libéral naïf s'imagine qu'une concurrence parfaite pousse forcément les magasins à se développer partout où il y a des consommateurs et en adoptant des vitrines aussi différenciées que possible pour attirer le chaland.
Ce rapport n'est pas une étude déguisée en étalage de cuistrerie, mais une belle histoire. En voici donc un résumé dans le style narratif adapté :

Si vous avez le courage de lire les 69 pages de cet opuscule, vous verrez qu'il s'agit d'un exercice de groupthink administratif parfaitement banal dans ses assertions - normal, c'est du groupthink - mais remarquablement pédant. On y découvrira par exemple le terme de taxe pigouvienne (en page 24) ; on s'esbaubira sur les mérites respectifs des travaux de Hamilton et de Hoteling pour l'analyse des prix du pétrole ; car saviez-vous, pauvres ignares, que
la règle de Hotelling selon laquelle la rareté croissante est compensée par la hausse du prix relatif a semblé se vérifier à la faveur de l’inflation sur les ressources rares qui a précédé la crise financière.Le baril à 147 dollars, une bulle spéculative ? Que nenni, les amis, vous ne comprenez rien à l'économie : ce que vous dit le bon docteur Hotelling, c'est : "quand pas beaucoup menhirs, menhirs devenir chers".
Bon, ne nous trompons pas de cible : Hotelling était un vrai économiste, qu'on pourrait même qualifier de distingué. Mais la loi qui l'a rendu célèbre n'a rien à voir et est bien plus puissante que la trivialité que nous régurgitent ces fonctionnaires peu inspirés : elle explique pourquoi des magasins concurrents ont tendance à se rapprocher les uns des autres et à mettre les mêmes produits en devanture, alors qu'un libéral naïf s'imagine qu'une concurrence parfaite pousse forcément les magasins à se développer partout où il y a des consommateurs et en adoptant des vitrines aussi différenciées que possible pour attirer le chaland.
Ce rapport n'est pas une étude déguisée en étalage de cuistrerie, mais une belle histoire. En voici donc un résumé dans le style narratif adapté :
Il était une fois des ressources qu'on espérait devenir rares, un climat lentement changeant qu'on confondait allègrement avec l'environnement et des innovations vertes et mystérieuses. En mélangeant toutes ces croyances, on en vint à s'imaginer que les méchantes usines automobiles (naguère pleines d'affreux communistes) allaient disparaître et que les gentils ouvriers ainsi libérés du fordisme allaient construire pleins de jolies éoliennes de toutes les couleurs (à condition qu'elles soient vertes) et trier dans la bonne humeur les ordures des bobos urbains.Et la morale ? Nos vaillants fonctionnaires l'ont oublié. Proposons-en une :
Les bobos se pacsèrent, eurent moins d'enfants pour économiser le pétrole restant... mais beaucoup plus de retraités à financer.