17 novembre 2009
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Les réflexions de Rationalité Limitée sur le tipping point dans les salles de classe nous a permis de retrouver le nom de Thomas Schelling, ce théoricien de la ségrégation non voulue dans les quartiers de banlieue américaine :
La théorie reste applicable à un petit groupe d'individus, par exemple l'équipe dirigeante d'une entreprise ou une communauté d'experts : en l'absence d'un chef capable d'imposer le maintien d'une mixité des talents et des opinions, des factions vont se créer d'elles-mêmes et la plus importante numériquement finira par pousser les autres à aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte. La pensée unique - le groupthink - est donc la conséquence d'un management mou ou complaisant, servant systématiquement la cause d'une des factions (la sienne), refusant de voir en son rôle le maintien de la cohésion de l'ensemble, instable par nature.
Si chacun admet, voire souhaite, un voisinage différent de lui mais "pas trop" sinon il quitte le quartier, le résultat final dépendra de la proportion de départ et de ce dernier seuil. Schelling montre, en appliquant la théorie des jeux, qu'à raison de cette tolérance limitée, le quartier peut se retrouver dans deux situations stables possibles : une de ségrégation pure ou une où les deux couleurs restent mélangées.Nul besoin donc de complot de l'élite pour que les Noirs pauvres se retrouvent tous à habiter dans le Bronx pendant que l'élite WASP se balade à Central Park. Au contraire, dès lors que les conditions initiales de la ségrégation non voulue sont réunies - une proportion adéquate des différentes ethnies et une tolérance limitée - lesdites ethnies se regroupent d'elles-mêmes : seul un pouvoir central peut lutter contre cette tendance.
La théorie reste applicable à un petit groupe d'individus, par exemple l'équipe dirigeante d'une entreprise ou une communauté d'experts : en l'absence d'un chef capable d'imposer le maintien d'une mixité des talents et des opinions, des factions vont se créer d'elles-mêmes et la plus importante numériquement finira par pousser les autres à aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte. La pensée unique - le groupthink - est donc la conséquence d'un management mou ou complaisant, servant systématiquement la cause d'une des factions (la sienne), refusant de voir en son rôle le maintien de la cohésion de l'ensemble, instable par nature.