Le tapage politico-médiatique du moment sur la dangerosité du nucléaire et la nécessité "d'en sortir" amène, selon certains raisonnements, à confirmer la thèse inverse.
Il y a en ce moment, énormément de personnes en France et en Allemagne qui s'expriment - et même agissent - bruyamment contre le nucléaire. elles soulignent la menace d'un accident façon Fukushima, voire pire.
Or ces personnes le font de façon ostensible sur les lieux même du danger, allant même jusqu'à poursuivre des convois ferroviaires qu'ils estiment hautement dangereux, alors que le bon sens dicterait plutôt de s'en éloigner.
Avec un peu plus de recul, il reste difficile de trouver un nombre significatif d'antinucléaires qui ait abandonné leur domicile pour s'installer loin de cette épée de Damoclès atomique qui est aujourd'hui susendue au-dessus de nos villes occidentales.
Un raisonnement froid et scientifique conduit donc à penser qu'au fond d'eux-mêmes, les partisans d'une dénucléarisation de l'industrie électrique considèrent que le risque qu'ils courent à vivre entourés de réacteurs vaut la peine d'être pris, à l'instar la plus grande partie de la population.
C'est quand les leaders écologistes s'adresseront aux citoyens depuis leur abri personnel à vingt mètres sous terre ou bien depuis le Centre de l'Afrique - l'endroit habitable le plus éloigné des 440 coeurs atomiques aujourd'hui en divergence dans le monde - qu'on sera en droit de sérieusement s'inquiéter.
En attendant, entre l'accident de Fukushima qui a fait réfléchir plius d'un politique sur la nécessité de disposer d'une gouvernance de sûreté indépendante et puissante - sur le modèle finlandais par exemple - et la crise de la dette qui rend les financements de nouvelles centrales extrêmement compliqués à réussir, on peut on se rassurer : le nucléaire civil entame un long exil, éclipsé par Méthane Hurlant et King Coal dont les émissions de CO2 n'effraie plus personne, surtout au prix actuel de la tonne émise, qui vient de crver son plancher historique sur BlueNext :
Voilà une actualité qui ne mobilise pas les directeurs de campagne, tant dans les ONG que dans les partis politiques : pourtant, sur le plan du climat, c'est plutôt une mauvaise nouvelle. Et autant on peut toujours mettre de la distance avec une catastrophe industrielle, autant on ne peut pas échapper au climat terrestre.