Le Postcarbon Institute a acquis une certaine notoriété dans la blogosphère énergético-climatique - saluons au passage la naissance d'un nouveau blog à ce sujet, animé par un vétéran de la question.
Cet "institut" dont un des membres éminents est le non moins incontournable Richard Heinberg vient de sonner une nouvelle alerte imminente sur le début de la fin de la civilisation thermo-industrielle, à savoir l'arrivée du pic du charbon dès cette année.
Le dernier rapport BP nous montre que la Chine à elle seule consomme quasiment la moitié du charbon mondial, et cette proportion est en croissance permanente. On en déduit donc que le Postcarbon Institute doit être installé au coeur du dispositif industriel de l'Empire du Milieu pour être capable d'appécier aussi finement la problématique charbonnière.
Ou alors, on imagine quelque bâtiment discret mais sérieux d'un campus californien, au plus près des hommes de science, ou encore un étage ou deux d'une tour ultramoderne d'un quartier d'affaires, où il est aisé de côtoyer puissants et lobbyistes des multinationales de l'énergie et de la mine.
Mais un petit tour sur Google Maps, avec l'option Street View, nous montre la dure réalité : la fameuse Mecque de l'apocalypse piquiste se blottit dans un immeuble de rapport, à 90 km au Nord de San Francisco, au milieu de boutiques dvendant des produits de pacotille, sans même une simple plaque de cuivre pour en signaler l'existence. Pas étonnant qu'à force de vivre chichement au milieu de ce que la société consumériste a de plus vain, on en vienne à en souhaiter la chute.
Comme quoi, avec un peu d'activisme médiatique, les grenouilles peuvent se transformer en boeufs.