3 juin 2009
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10:00

La plupart des experts semblent s'accorder sur l'hypothèse d'une rencontre fatale avec un orage du "pot-au-noir", cette zone frontière des climats de chaque hémisphère et plus scientifiquement dénommée ZCIT.
On nous présente ce cas comme isolé, et c'est probablement le cas.
Cela dit, et là nous rentrons dans la spéculation bloggesque qui nous caractérise, il pourrait en être différemment. En effet, l'activité de cette ZCIT est fortement liée à la température mondiale atmosphérique : on a déjà vu que le réchauffement climatique amènera probablement cette zone à se déplacer vers le Nord. Si, en plus, l'intensité des cellules orageuses qui émaillent cette ZCIT est amenée à se renforcer, toujours du fait du réchauffement, alors on pourrait, à moyen terme, voir notre planète régulièrement ceinturée d'une ligne orageuse s'étendant sur des milliers de kilomètres.
Cette frontière météorologique ne gênerait pas les activités terrestres, hormis quelques cas d'inondations faciles à contrer ; elle menacerait peu les activités de la marine marchande, qui ne craint plus guère les grains orageux.
Par contre, coupant de nombreuses lignes internationales du fait de son déplacement septentrional, elle pourrait empêcher certaines liaisons aériennes tout ou partie de l'année, plus durement que ne le font aujourd'hui les cyclones tropicaux : aucun pilote n'accepte de partir pour un vol s'il n'est pas sûr de traverser sans danger une zone orageuse, et les passagers se lasseront rapidement d'une desserte épisodique de certaines destinations.

Il sera sans doute possible, la plupart du temps, de trouver une route alternative moyennant un long détour mais il faudra pour cela brûler beaucoup plus de kérozène. Et on doute que l'argument soit suffisant pour industrialiser un nouveau Concorde, qui pouvait voler au-dessus des soucis météorologiques.
Au-delà de la remontée du prix du baril, voilà un nuage de plus à l'horizon sur la route turbulente du transport aérien.
N-ième fantasme catastrophiste ? Depuis que nous avons écrit cet article, nous sommes tombés par hasard sur celui-ci, intitulé le vol 447, piégé par un climat qui se dégrade d'année en année :
Selon le météorologue, depuis la fin de l'année dernière, le secteur est anormalement plus actif depuis quelque temps. Le mur de nuages qui s'étend de l'Amérique du Sud à l'Afrique recouvre l'Atlantique. C'est ce phénomène qui est à l'origine des fortes pluies qui ont frappé le nord et le nordeste du Brésil depuis la fin de l'année dernière.
"Nous n'en connaissons toujours pas la raison, mais une quantité anormale d'énergie est déversée cette année dans l'atmosphère, rappelle Azevedo Santos, professeur du département de la météorologie à l'UFRJ et coordinateur du projet Cyclones de l'Atlantique Sud.