29 mai 2009
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Un petit tour sur le site de la Fédération Française de l'Acier nous a permis de trouver quelques statistiques qui font froid dans le dos - si elles sont exactes. La légende ayant sauté lors de la mise en page, nous précisons que, sur le graphique ci-dessous, l'axe des ordonnées est graduée en milliers de tonnes :

Le maintien de la production chinoise d'acier à son niveau d'avant la crise laisserait penser que l'Empire du Milieu est loin d'être le simple atelier du monde entièrement tourné vers l'export que les médias aiment à nous présenter : seule l'industrie guangdongaise du gadget électronique correspondrait peut-être à ce poncif.
Si la production d'acier est une bonne mesure de la puissance industrielle d'une nation, on ne peut que conclure qu'aujourd'hui, les pays occidentaux viennent de perdre une importante bataille. En Europe et aux Etats-Unis, l'industrie sidérurgique est en situation financière précaire : une nouvelle vague de restructuration est inévitable. Ne rions pas trop des déboires de GM ou de Chrysler, car ArcelorMittal pourrait bientôt les remplacer dans les manchettes des journaux. Même si nos mastodontes européens survivent, la reconquête des parts de marché perdues leur sera quasi-impossible car cela supposerait pouvoir sortir d'importantes quantités de cash pour assurer la remontée en régime de leurs opérations industrielles. Or ce cash, ils ne l'ont pas : il faut déjà rembourser la dette.
Il y a un siècle, le PIB n'existait pas : on se contentait de compter les tonnes d'acier produites pour estimer sa puissance économique - et militaire, puisqu'à l'époque, la suprématie s'obtenait par le nombre de canons, d'obus, de chars et de navires de guerre qu'on pouvait aligner. A cette aune passée et, espérons-le, désuète, la composition et la hiérarchie du G8 s'en trouverait chamboulées : comment dit-on "Blanche-Chine et les Sept Nains" en chinois ?
Heureusement, allez-vous vous dire, au XXIème siècle, les armes sont devenus des systèmes d'armes et ce ne sont donc plus avec les sidérugistes, mais avec les électroniciens qu'on jauge la puissance du complexe militaro-industriel d'un pays. Ha zut, les usines de puces et de composants sont également toutes là-bas 
Il reste toutefois l'hypothèse que les chiffres provenant de Chine soient délibérément truqués : vout lecteur de Tintin chez les Soviets sait qu'il est facile de donner, pendant quelques temps, l'illusion d'une industrie robuste et en plein essor.
Il y a un siècle, le PIB n'existait pas : on se contentait de compter les tonnes d'acier produites pour estimer sa puissance économique - et militaire, puisqu'à l'époque, la suprématie s'obtenait par le nombre de canons, d'obus, de chars et de navires de guerre qu'on pouvait aligner. A cette aune passée et, espérons-le, désuète, la composition et la hiérarchie du G8 s'en trouverait chamboulées : comment dit-on "Blanche-Chine et les Sept Nains" en chinois ?


Il reste toutefois l'hypothèse que les chiffres provenant de Chine soient délibérément truqués : vout lecteur de Tintin chez les Soviets sait qu'il est facile de donner, pendant quelques temps, l'illusion d'une industrie robuste et en plein essor.
