5 mai 2009
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Un grand truc des Théoriciens Post-Piquistes d'Olduvai (TPPO), c'est l'ERoEI.
Ce n'est pas pas un cri de guerre apache, mais l'acronyme d'Energy Returned on Energy Invested, un espèce de concept pseudo-économique inspiré du RoI (Return on Investment), qui donne une indication de la performance financière d'un investissement.
Pourquoi pseudo-économique ? Parce que, justement, l'ERoEI ne se calcule pas avec des pépètes (euro, dollar, ouate et vert) mais avec des kWh, des Joule ou des BTU : considérant une quantité d'énergie disponible dans la nature (énergie disponible ou ED), on divise la quantité d'énergie finalement obtenue pour utilisation par la quantité d'énergie qu'il a fallu "investir" (EI) pour rendre utilisable la première quantité. La plupart du temps, l'ERoEI est calculée comme ERoEI1=(ED-EI)/EI - qu'on exprime comme une fraction à la mode anglosaxonne, du type 5:1 ou 1:2 - mais on trouve aussi des gens qui vous calculent l'ERoEI comme ERoEI2=(ED-EI)/ED - qu'on exprime alors comme un pourcentage. Les matheux démontreront aisément que ERoEI2 = ERoEI1/(1-ERoEI1).
Par exemple, pour l'essence que vous achetez à la pompe, l'ERoEI est aujourd'hui de l'ordre de 9:1 ou de 90%, selon le mode de calcul préféré : en effet, pour un litre mis dans votre réservoir, il a fallu consacrer l'équivalent d'un dixième de litre d'essence pour alimenter en énergie le puits d'extraction, les oléoducs et pétroliers et la raffinerie qui vous ont apporté ledit litre.
Pour l'instant, tout ceci n'est que de la "ratiolisation", de la fabrication de ratios. La trouvaille complémentaire des TPPO, c'est d'affirmer que :
Le problème de ce raisonnement ultra-simpliste, c'est qu'une unité de quantité d'énergie n'est pas parfaitement équivalente à une autre, sur le plan technico-économique. Une pièce d'un euro a la même valeur absolue dans la poche d'un SDF ou dans celle de Daniel Bouton, mais un kWh de chaleur et un kWh d'électricité ne sont pas substituables. Pire, un kWh de chaleur à 50°C n'est pas non plus substituable à un kWh de chaleur à 100°C : avec le second, vous pouvez chauffer votre maison et faire la cuisine (à l'anglaise) tandis qu'avec le premier vous ne pouvez que vous chauffez. Et on sait, moyennant pertes, transformer des kWh de chaleur en électricité et vice-versa, mais on ne sait pas directement transformer de la chaleur à 50°C en chaleur à 100°C.
On comprend donc qu'il y a une sorte de hiérarchie industrielle dans les différentes énergies, avec tout en bas de l'échelle, la chaleur faible température ou le mouvement lent d'un objet massif et tout en haut... le pétrole. Pour que le calcul de l'ERoEI ait un sens, il faudrait pouvoir pondérer les termes EI et (EI-ED) par un indice de qualité énergétique représentatif de la position de l'énergie considérée sur cette échelle de valeurs. Mais la définition précise et incontestable d'un tel indice est loin d'être facile, et nous ne nous y risquerons pas.
Toujours est-il que, si vous trouvez un procédé qui sait fabriquer du pétrole avec de la chaleur faible température (par exemple celle issue du corps humain), moyennant un ERoEI1 "catastrophique" de 1:10 ou même 1:100, n'écoutez pas les TPPO et courez vite en déposer le brevet : votre fortune est assurée... du moment que le RoI est bien (nettement) supérieur à un.
Ce n'est pas pas un cri de guerre apache, mais l'acronyme d'Energy Returned on Energy Invested, un espèce de concept pseudo-économique inspiré du RoI (Return on Investment), qui donne une indication de la performance financière d'un investissement.
Pourquoi pseudo-économique ? Parce que, justement, l'ERoEI ne se calcule pas avec des pépètes (euro, dollar, ouate et vert) mais avec des kWh, des Joule ou des BTU : considérant une quantité d'énergie disponible dans la nature (énergie disponible ou ED), on divise la quantité d'énergie finalement obtenue pour utilisation par la quantité d'énergie qu'il a fallu "investir" (EI) pour rendre utilisable la première quantité. La plupart du temps, l'ERoEI est calculée comme ERoEI1=(ED-EI)/EI - qu'on exprime comme une fraction à la mode anglosaxonne, du type 5:1 ou 1:2 - mais on trouve aussi des gens qui vous calculent l'ERoEI comme ERoEI2=(ED-EI)/ED - qu'on exprime alors comme un pourcentage. Les matheux démontreront aisément que ERoEI2 = ERoEI1/(1-ERoEI1).
Par exemple, pour l'essence que vous achetez à la pompe, l'ERoEI est aujourd'hui de l'ordre de 9:1 ou de 90%, selon le mode de calcul préféré : en effet, pour un litre mis dans votre réservoir, il a fallu consacrer l'équivalent d'un dixième de litre d'essence pour alimenter en énergie le puits d'extraction, les oléoducs et pétroliers et la raffinerie qui vous ont apporté ledit litre.
Pour l'instant, tout ceci n'est que de la "ratiolisation", de la fabrication de ratios. La trouvaille complémentaire des TPPO, c'est d'affirmer que :
Aucune source d’énergie ne sera exploitée si l’énergie qu’elle rapporte est moindre que l’investissement énergétique exigé pour l’exploiter.Autrement dit, dès que ERoEI1 deviendra inférieur à 1:1 (ERoEI2 < 50%), la source d'énergie ne sera plus exploitée. A première vue, une telle assertion semble logique, vu que dans son équivalent financier, un RoI inférieur à 1 signifie que l'investissement est à fonds en partie perdus.
Le problème de ce raisonnement ultra-simpliste, c'est qu'une unité de quantité d'énergie n'est pas parfaitement équivalente à une autre, sur le plan technico-économique. Une pièce d'un euro a la même valeur absolue dans la poche d'un SDF ou dans celle de Daniel Bouton, mais un kWh de chaleur et un kWh d'électricité ne sont pas substituables. Pire, un kWh de chaleur à 50°C n'est pas non plus substituable à un kWh de chaleur à 100°C : avec le second, vous pouvez chauffer votre maison et faire la cuisine (à l'anglaise) tandis qu'avec le premier vous ne pouvez que vous chauffez. Et on sait, moyennant pertes, transformer des kWh de chaleur en électricité et vice-versa, mais on ne sait pas directement transformer de la chaleur à 50°C en chaleur à 100°C.
On comprend donc qu'il y a une sorte de hiérarchie industrielle dans les différentes énergies, avec tout en bas de l'échelle, la chaleur faible température ou le mouvement lent d'un objet massif et tout en haut... le pétrole. Pour que le calcul de l'ERoEI ait un sens, il faudrait pouvoir pondérer les termes EI et (EI-ED) par un indice de qualité énergétique représentatif de la position de l'énergie considérée sur cette échelle de valeurs. Mais la définition précise et incontestable d'un tel indice est loin d'être facile, et nous ne nous y risquerons pas.
Toujours est-il que, si vous trouvez un procédé qui sait fabriquer du pétrole avec de la chaleur faible température (par exemple celle issue du corps humain), moyennant un ERoEI1 "catastrophique" de 1:10 ou même 1:100, n'écoutez pas les TPPO et courez vite en déposer le brevet : votre fortune est assurée... du moment que le RoI est bien (nettement) supérieur à un.