3 octobre 2008
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20:47
"T'as vendu ?"
Je me retournai. Gustave me regardait, goguenard, de l'autre côté de l'allée, planté debout en plein milieu du stand Citroën.
"Non, pas une. Pourtant, elles sont chouettes, mes Peugeot. Chez Renault, au moins, ils ont l'excuse du style pour ne pas faire leurs objectifs... Et toi ?
- J'ai failli par deux fois. Mais à chaque fois, ça s'est arrêté quand il m'ont demandé si je pouvais financer leur achat et que j'ai dû répondre que la maison ne faisait plus crédit...
- Il paraît que Georges, chez Fiat, en a vendu une.
- Oui, une 500, à un émir de passage à Paris et qui a besoin d'une voiture pour aller du Ritz au parking où se trouve sa Bentley de collection..."
C'était le troisième jour du Mondial de l'Automobile 2008, et je n'avais toujours pas signé une seule vente. Les visiteurs flânaient nonchalamment dans les allées, mais n'achetaient plus de voitures.
Il est vrai que le choc financier des dernières semaines avaient mis le moral des Français en berne : les banquiers refusaient de prêter le moindre euro, et beaucoup de particuliers en était à se demander si leurs économies étaient vraiment en sécurité à la banque. S'ils allaient pouvoir revendre un jour leur pavillon de lointaine banlieue, brutalement décoté.
Dans ces circonstances inhabituelles et exceptionnelles, tous se disaient que leur voiture actuelle durerait bien un an de plus. Et qu'ils la ménageraient en prenant le vélo et les transports en commun ; en plus, c'était bon pour la planète , et surtout pour le porte-monnaie : même avec un baril sous les 100 dollars, l'essence devenait un luxe. Et ils se préparaient déjà à ne plus partir en vacances dans les îles cet hiver.
A la clôture du Mondial, une semaine plus tard, je n'avais toujours rien vendu. Les constructeurs tentèrent de minimiser le problème en affichant une confiance mesurée dans l'avenir : ils confirmaient tous leurs objectifs 2010, mais passaient sous silence 2009...
Je compris alors qu'il était plus que temps pour moi de changer de métier.
Je me retournai. Gustave me regardait, goguenard, de l'autre côté de l'allée, planté debout en plein milieu du stand Citroën.
"Non, pas une. Pourtant, elles sont chouettes, mes Peugeot. Chez Renault, au moins, ils ont l'excuse du style pour ne pas faire leurs objectifs... Et toi ?
- J'ai failli par deux fois. Mais à chaque fois, ça s'est arrêté quand il m'ont demandé si je pouvais financer leur achat et que j'ai dû répondre que la maison ne faisait plus crédit...
- Il paraît que Georges, chez Fiat, en a vendu une.
- Oui, une 500, à un émir de passage à Paris et qui a besoin d'une voiture pour aller du Ritz au parking où se trouve sa Bentley de collection..."
C'était le troisième jour du Mondial de l'Automobile 2008, et je n'avais toujours pas signé une seule vente. Les visiteurs flânaient nonchalamment dans les allées, mais n'achetaient plus de voitures.

Dans ces circonstances inhabituelles et exceptionnelles, tous se disaient que leur voiture actuelle durerait bien un an de plus. Et qu'ils la ménageraient en prenant le vélo et les transports en commun ; en plus, c'était bon pour la planète , et surtout pour le porte-monnaie : même avec un baril sous les 100 dollars, l'essence devenait un luxe. Et ils se préparaient déjà à ne plus partir en vacances dans les îles cet hiver.
A la clôture du Mondial, une semaine plus tard, je n'avais toujours rien vendu. Les constructeurs tentèrent de minimiser le problème en affichant une confiance mesurée dans l'avenir : ils confirmaient tous leurs objectifs 2010, mais passaient sous silence 2009...
Je compris alors qu'il était plus que temps pour moi de changer de métier.