22 avril 2008
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18:41
On dit souvent "You are what you eat" - vous êtes ce que vous mangez.
Mais un récent article des Echos confirme que nous sommes plutôt ce que nous regardons, particulièrement à la télévision.
On avait déjà soulevé le fait qu'à trop regarder la société de consommation sur nos petits écrans, nous en oublions le mur qui était derrière.
Et la disparition possible de l'Internet grand public dans les prochaines années ne fera qu'accentuer le report de nos pupilles vers ces étranges lucarnes.
Pour en revenir à l'article du quotidien économique, une étude menée au Brésil démontrerait que les feuilletons pour ménagères de moins de 50 ans, qui "dégoulinent de bons sentiments et de gens fortunés", véhiculent également un message sociétal plus fondamental : le bonheur, c'est peu d'enfants.
L'étude constate une chute marquée de la fertilité, au fur et à mesure que la chaîne de télévision étend son réseau : les telenovelas (feuilletons) viendront-elles un jour à bout des favelas ?
La démographie est une vraie question du XXIème siècle et ce n'est pas un malheureux article de blog qui peut en faire le tour.
Mais cette capacité de l'humanité à être le miroir de ses images et non l'inverse laisserait penser que, plus sûrement que des taxes carbone ou une clean tech economy, c'est un recadrage en profondeur des valeurs propagées par la télévision qui s'impose.
Il faudrait fournir comme modèles aux télétoches, par exemple, de riches princes charmants ne se déplaçant qu'à vélo, ou des princesses enfilant force pulls en plastique recyclé plutôt que d'allumer l'affreux chauffage central sous le contrôle du méchant de service. Starsky et Hutch rattraperaient les vilains en prenant le métro et on verrait Popeye faire son comeback comme promoteur des épinards bio. Et on demanderait à Benny Hill de promouvoir les ampoules à faible consommation.
Lavage de cerveau ? Bien sûr. Mais il est tard pour s'en offusquer, depuis la profession de foi historique du patron de TF1 :
Mais un récent article des Echos confirme que nous sommes plutôt ce que nous regardons, particulièrement à la télévision.
On avait déjà soulevé le fait qu'à trop regarder la société de consommation sur nos petits écrans, nous en oublions le mur qui était derrière.
Et la disparition possible de l'Internet grand public dans les prochaines années ne fera qu'accentuer le report de nos pupilles vers ces étranges lucarnes.
Pour en revenir à l'article du quotidien économique, une étude menée au Brésil démontrerait que les feuilletons pour ménagères de moins de 50 ans, qui "dégoulinent de bons sentiments et de gens fortunés", véhiculent également un message sociétal plus fondamental : le bonheur, c'est peu d'enfants.
L'étude constate une chute marquée de la fertilité, au fur et à mesure que la chaîne de télévision étend son réseau : les telenovelas (feuilletons) viendront-elles un jour à bout des favelas ?
La démographie est une vraie question du XXIème siècle et ce n'est pas un malheureux article de blog qui peut en faire le tour.

Il faudrait fournir comme modèles aux télétoches, par exemple, de riches princes charmants ne se déplaçant qu'à vélo, ou des princesses enfilant force pulls en plastique recyclé plutôt que d'allumer l'affreux chauffage central sous le contrôle du méchant de service. Starsky et Hutch rattraperaient les vilains en prenant le métro et on verrait Popeye faire son comeback comme promoteur des épinards bio. Et on demanderait à Benny Hill de promouvoir les ampoules à faible consommation.
Lavage de cerveau ? Bien sûr. Mais il est tard pour s'en offusquer, depuis la profession de foi historique du patron de TF1 :
Pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible.Puisque la télévision est une intoxication volontaire, pourquoi ne pas en faire profiter davantage les grandes causes publiques, plutôt que les causes privées ?